Jump to content

sympatico.msn.ca


snafu

Recommended Posts

There is an article about asexuality, citing David Jay and asexuality.org of course. Here is the link for those who read french
http://mieuxvivre.sympatico.msn.ca/Les+ase...c&date=True
Whan I find really exciting is that this article also cites Michel Dorais, professor at Laval University (Quebec, Canada). I studied there for 3 years and never heard about the subject there, but Dorais mentions the possibility for society to accept a new sexual orientation: asexuality.
This is truly a step forward for the narrow minded Quebec community.
(I've been away from Quebec for 4 years now - don't get me wrong there awesome people there too, but sometimes... :? )
Maybe a society can grow? I almost feel optimistic all of a sudden! smile.gif





2014 Mod Edit: The above link doesn't work anymore, but I've managed to find a copy. The article was actually published by Elle Quebec, and it can be found here. For future reference:


Les asexuels: aucun intérêt pour le sexe!
Ils n'ont aucun désir physique et commencent à le dire haut et fort. Qui sont les asexuels?


PAR LAURENCE PIVOT

asexuels-300.jpg

David Jay est un Américain de 23 ans qui n'a jamais fait l'amour, à peine un french kiss une ou deux fois. Le jeune homme n'est ni un impuissant ni un monstre repoussant, il est asexuel. «Le sexe ne m'intéresse pas du tout, affirme-t-il. Je ne suis pas curieux de ces rapports physiques, je ne l'ai jamais été et je ne crois pas que ça arrivera un jour. Je n'ai rien contre le sexe et ceux qui le pratiquent, mais ce n'est pas mon truc, tout simplement.»

Dans une société hyper sexuée comme la nôtre, les propos de David Jay sont presque révolutionnaires. Alors que nous nous interrogeons sur la normalité de nos rapports, et que films, télévision, Internet et pubs nous abreuvent d'images de fesses, l'absence d'intérêt pour le sexe apparaît comme une totale incongruité. «C'est même un des plus grands tabous actuels», souligne Michel Dorais, auteur de l'essai Éloge de la diversité sexuelle et chercheur au Département de service social de l'Université Laval. Après avoir digéré l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, les obsédés du sexe et les adeptes de la chasteté, notre société devra peut-être intégrer une nouvelle orientation sexuelle: l'asexualité.

«À ne pas confondre avec les asexués qui, eux, ont une identité floue, ni homme ni femme, précise Michel Dorais. Les asexuels n'ont simplement pas de désirs physiques.» Jusque-là ignorés des études sur la sexualité, les asexuels commencent pourtant à faire parler d'eux grâce à un site Internet créé par David Jay, www.asexuality.org . Le rapide succès de ce forum de discussion suscite aujourd'hui l'intérêt des médias et de quelques chercheurs.

ASEXUÉ COMME…UN BÉLIER
«J'avais 15 ans lorsque j'ai commencé à employer le mot asexuel pour me définir, explique David. À l'époque, tous mes amis semblaient obsédés par le sexe, et je ne comprenais pas pourquoi ça me laissait totalement indifférent.» David n'est pourtant pas un reclus de la société ni un dépressif. Il a des amis, filles et garçons, mais les habituels tourments de l'adolescence lui sont inconnus.

«Je me suis bien sûr posé des questions, raconte-t-il; j'ai consulté un médecin pour voir si j'étais normal physiquement, puis un psychologue pour vérifier si je l'étais aussi dans ma tête. Tous deux m'ont confirmé que je devais avoir un niveau de désir extrêmement faible et que, si ça ne me rendait pas malheureux, eh bien, ce n'était pas un problème.» David aime les gens, se dit attiré par les filles... comme par les garçons. Il se déclare même «asexuel-bisexuel»! Un concept étonnant qu'il explique ainsi: «Ne pas avoir de relations sexuelles ne signifie pas refuser les relations amoureuses, au contraire. J'ai eu des petites amies, je les enlaçais, je les touchais, je passais du temps avec elles, mais je n'allais jamais plus loin physiquement. En l'absence d'attirance physique, je peux facilement développer d'autres moyens d'être proche de quelqu'un et, du coup, le sexe de la personne n'a plus vraiment d'importance.»

«Pourquoi le sexe devrait-il être une condition sine qua non pour être en amour? Si les deux partenaires sont d'accord pour vivre ainsi, où est le problème?» demande-t-il. Le problème, c'est que l'accouplement, à des fins reproductives ou non, nous a été enseigné comme un fait biologique propre à tous les êtres vivants. Depuis la nuit des temps, le sexe est censé être «normal». Ne pas en vouloir serait donc anormal. Pour appuyer bien des faits nous concernant, les scientifiques nous ont souvent comparés à d'autres mammifères. Or, quelques rares études récentes démontreraient qu'il existe justement des animaux qui sont loin d'être des bêtes de sexe! Dans un des premiers articles à avoir été publiés sur l'asexualité, la très sérieuse revue scientifique britannique New Scientist fait état de recherches menées dans les années 90 par des universitaires américains. À 18 reprises, de jeunes béliers parvenus à la maturité sexuelle ont été mis en présence de femelles dans des enclos afin que soient évaluées leurs préférences sexuelles. La plupart des mâles ont honoré les femelles, sauf 10 % d'entre eux, qui se sont montrés d'une indifférence totale.

D'autres expériences mettant en présence deux mâles et deux femelles ont confirmé les tendances homosexuelles de certains des mâles, et ont fait ressortir que de 2 à 3 % d'entre eux avaient renouvelé leur manque d'intérêt pour le sexe. Certes, la comparaison entre les béliers et les humains reste délicate, mais cela prouve au moins que l'asexualité se trouve dans la nature.

Des études et des sondages effectués, cette fois, auprès de nos congénères ont révélé qu'une catégorie de la population reconnaissait non seulement ne pas avoir de relations sexuelles, mais très bien s'en porter. Les questionnaires ne différenciaient cependant pas les causes de cette absence d'activité sexuelle: passagère et circonstancielle (rupture ou maladie, par exemple), ou choix délibéré. En 2004, le psychologue canadien Anthony Bogaert a publié la première étude sur la sexualité comportant un volet consacré à la notion d'attirance sexuelle. Sur un échantillonnage de 18 000 Britanniques, la case de l'énoncé «Je ne me suis jamais senti attiré par quelqu'un sexuellement» a été cochée par 1 % des répondants. En se basant sur le désir comme critère d'évaluation des différentes orientations sexuelles, cette étude semble confirmer que l'asexualité pourrait bien être une orientation sexuelle. Qu'ils soient jeunes ou pas, célibataires ou non, les asexuels sont comme tout le monde, sauf que le sexe n'est vraiment pas leur truc.

LA QUATRIÈME DIMENSION
Lorsqu'Elizabeth Abbott, historienne à l'Université de Toronto, a publié son Histoire universelle de la chasteté et du célibat, elle a été très surprise de recevoir un grand nombre de lettres de gens lui révélant leur indifférence au sexe. Quand elle a écrit dans la revue de cette université un article entièrement consacré à l'asexualité, les réactions ont été plus nombreuses encore. Une de ses étudiantes, Laura, lui a aussitôt envoyé par courriel le message suivant: «Je veux vous remercier de soutenir le fait que l'asexualité doit être considérée comme une orientation sexuelle valable, même si je n'en tire aucune "fierté". Il est toutefois bon de se sentir reconnue.»

L'historienne croit aussi que le phénomène de l'asexualité ne devrait pas être considéré comme quelque chose d'anormal ou de marginal. «Je pense vraiment que certaines personnes naissent avec très peu ou pas du tout de désir sexuel. La plupart d'entre nous se situent au milieu. Si on considère que la sexualité peut se mesurer, il suffit de mettre l'hypersexualité à un pôle et l'asexualité à l'autre, tout simplement.» Car l'asexualité ne doit pas être confondue avec l'abstinence, le refus ou la peur de la sexualité. «Bien sûr, admet Elizabeth Abbott, la marge est mince. Il se peut que certains asexuels le soient devenus très jeunes à cause d'un traumatisme dans leur enfance, par exemple, mais je ne crois pas que ce soit généralement le cas. Je n'ai d'ailleurs personnellement jamais entendu un asexuel parler de répulsion ou de peur du sexe. Certains avouent même s'être masturbés à l'occasion ou avoir eu quelques relations sexuelles, histoire de voir.» En fait, comme le souligne Michel Dorais, l'important est que cette situation ne fasse pas souffrir: «Si c'est le cas, il y a effectivement un problème. Sinon, pourquoi ne pas accepter tout simplement le fait que certains ne veulent pas donner de place au sexe dans leur vie?»

«Ce qui nous fait souffrir n'est pas l'absence de sexe, précise David Jay, puisqu'on ne ressent pas de manque physique. Nous ne sommes pas chastes en nous contraignant, nous le sommes naturellement. Nous n'avons donc aucun mérite. Le problème, c'est le regard des autres sur nous.» Elizabeth Abbott ajoute: «C'est pourquoi beaucoup de femmes, en réalité asexuelles, pratiquent le sexe par pure convention sociale; par contre, pour les hommes, c'est plus difficile de masquer une absence d'érection...»

FREUD AUSSI EN ÉTAIT UN
Préférant ne pas se trouver dans l'obligation d'expliquer leur cas, les asexuels osent rarement s'identifier comme tels. D'où l'énorme succès du site de David Jay -qui compte aujourd'hui plus de 3 500 membres et que des dizaines de personnes, en provenance des quatre coins de la planète, visitent chaque jour. «J'ai créé ce site car je trouvais peu d'information sur le sujet et je souhaitais aider ceux qui sont dans ma situation», précise-t-il. Le forum de discussion de David semble avoir fait sortir de l'ombre toute une population. «Bien sûr, reconnaît-il, beaucoup de jeunes viennent sur le site et se disent asexuels juste pour appartenir à une communauté, alors qu'ils s'interrogent tout simplement sur leur orientation sexuelle. Mais le succès de mon site prouve surtout que nous sommes plus nombreux qu'on le croit et qu'il est temps qu'on s'en rende compte!» David préfère néanmoins ne pas parler de mouvement, comme celui des gais, mais plutôt de construction d'une communauté. Dans le but de la développer, il souhaite d'ailleurs créer des organisations locales pour prendre le relais de son site. Il ne revendique aucune loi, juste le droit aux asexuels d'être reconnus comme tels.

Selon Elizabeth Abbott et Michel Dorais, le phénomène des asexuels ne daterait pas d'hier. L'historienne raconte dans son livre l'histoire d'Isaac Newton, le célèbre scientifique, vierge de toute expérience sexuelle, malgré une histoire d'amour avec un jeune mathématicien. Ou encore celle de l'écrivain britannique du 19e siècle John Ruskin, mort puceau après que son mariage, jamais consommé, eut été annulé. «Certes, il se peut que chez le premier, il y ait eu une homosexualité latente, et chez le deuxième, une tendance à la pédophilie (à la vue des poils pubiens de son épouse, John Ruskin conclut "qu'elle n'est pas formée pour susciter la passion"), mais tous deux n'avaient manifestement pas beaucoup de besoins sexuels.» Il en va de même du grand psychanalyste Sigmund Freud, qui cessa toute activité sexuelle dans la trentaine, ou du chantre du pacifisme, l'Indien Gandhi, qui parlait ouvertement de son peu d'intérêt pour la chose. David Jay, lui, espère cependant tomber un jour vraiment amoureux d'une partenaire asexuelle (ou d'un partenaire asexuel) comme lui. Et s'il souhaite un enfant, il optera pour l'insémination artificielle ou l'adoption. «Je ne suis pas malheureux, vous savez...», dit-il.

«On peut se passer de sexe, mais pas d'amour et d'affection, conclut Michel Dorais. Alors, en l'absence d'explications médicales ou psychologiques, il n'est peut-être pas très utile de chercher à comprendre une asexualité bien vécue. Je ferais une analogie entre le sexe et la nourriture: certains dévorent comme des ogres, tandis que d'autres n'ont pas d'appétit!»

Link to post
Share on other sites

Archived

This topic is now archived and is closed to further replies.

Guest
This topic is now closed to further replies.
×
×
  • Create New...